Fête du Travail

Le 1er mai 1886 éclate à Chicago un mouvement ouvrier revendiquant de meilleures conditions de travail et notamment la journée de 8 heures, des usines paralysées, 400 000 salariés en grève. Le choix de cette date par les syndicats n’est pas lié au hasard, il s’agit du « moving day », le jour où les sociétés américaines font leur bilan comptable. Le 4 mai, lors d’une manifestation sur le Haymarket Square, une bombe explose et provoque une dizaine de morts dont plusieurs policiers. Cinq manifestants sont arrêtés, condamnés à mort et pendus pour propagande anarchiste.

C’est ainsi qu’en mémoire des victimes de Chicago, le 1er mai devient le « jour de lutte », jour où les syndicats appellent à cesser le travail afin que les travailleurs expriment leurs revendications… de nombreuses manifestations ont lieu les 1ers mai suivants et ce à travers le monde.

En France la semaine des 40 heures est adoptée en 1936 mais ce n’est qu’en 1941, sous le régime de Vichy, que le 1er mai est officiellement proclamé le jour de la Fête du Travail. Après la Libération, en 1947, le 1er mai est désormais un jour chômé et payé.

Si aujourd’hui la date de la Fête du Travail est la même dans de nombreux pays, celle des Etats-Unis est fixée au premier lundi de septembre et ce à la demande du président américain Grover Cleveland qui ne souhaitait pas rappeler la tragédie de 1886 à Chicago… (il fut Président des Etats-Unis de 1885 à 1889 et de 1893 à 1897).

Dans notre pays il est de coutume d’offrir du muguet le 1er mai, lien ou coïncidence avec la Fête du Travail ?

Cette petite plante à clochettes a toujours symbolisé le printemps mais aussi les rencontres amoureuses. Pendant longtemps sont organisés en Europe des bals, « bals du muguet » ou « bals de mai », où les jeunes-filles sont vêtues de blanc et les jeunes-hommes parés d’un brin de muguet à la boutonnière.

Mais les Celtes lui octroient déjà à l’époque des vertus de porte-bonheur. Aussi Charles IX en fait une institution un jour de 1er mai 1561 : ayant reçu lui-même un brin de muguet en guise de porte-bonheur, il décide d’en offrir chaque année aux dames de la cour. Charmeur le roi Charles IX !

Ainsi la tradition d’offrir du muguet le 1er mai se perpétue au fil du temps et au début du siècle les couturiers parisiens offrent trois brins aux ouvrières et petites mains. Il semblerait aussi que dans les années trente, pendant les manifestations, les ouvriers ornaient leurs revers de cette jolie fleur. D’autres sources disent que ce n’est qu’en 1976 que le muguet est associé à la Fête du Travail. Sur la boutonnière des manifestants, il remplace l’églantine et le triangle rouge : l’églantine en hommage à une femme tuée lors d’une manifestation en 1891 dans le nord de la France, le triangle rouge emblème de la division de la journée en trois parties égales : travail, sommeil, loisirs.

Ce que l’on peut affirmer c’est que d’une part, on offre aujourd’hui des brins de muguet le 1er mai aux gens qui nous entourent, symbole de porte-bonheur, d’amitié, de reconnaissance. Et que, d’autre part, la Fête du Travail est un jour férié dont l’essence est de célébrer les travailleurs et leur contribution à la société.

Les cultures, les traditions sont des éléments clés pour que chacun puisse accéder à son histoire, construire son identité. Des vécus, des origines, des coutumes qu’il faut sauvegarder, inscrire, transmettre pour qu’ils ne soient pas oubliés… permettre aux nouvelles générations de comprendre, de ne pas se perdre.

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