Abolition de l’esclavage

Le 22 décembre 1998 Christine Taubira, alors députée de la 1ère circonscription de la Guyane, propose une loi visant à la reconnaissance de la traite et de l’esclavage en tant que crimes contre l’humanité. Adoptée par le Parlement le 10 mai 2001, la loi dite « loi Taubira » est promulguée le 21 mai 2001. Mais ce n’est que le 30 janvier 2006 que Jacques Chirac décide de faire de la date du 10 mai le jour officiel de la commémoration de l’abolition de l’esclavage en France métropolitaine.

L’esclavage est un sujet vaste et complexe. Qui saurait dire quand cette pratique a réellement commencé ?

En France les rois se suivent et ne se ressemblent pas. En 1315, le 3 juillet précisément, Louis X publie un édit qui stipule que « le sol de France affranchit l’esclave qui le touche ». Mais c’est sans compter sur le sens des affaires de Louis XIV, initiateur de la traite dans notre pays. Entre autres actions, il dissout la Compagnie des Indes de Colbert (1ère compagnie coloniale française, mais qui n’importait pas d’esclaves), pour créer la Compagnie du Sénégal afin de fournir des esclaves à l’île de Saint-Domingue pour la culture de la canne à sucre, particulièrement rentable.

La France, qui pratique jusque là un commerce de droiture entre France et Antilles, se met donc au commerce triangulaire – France, Afrique, Antilles – et une main d’œuvre servile noire va remplacer les travailleurs européens engagés. En mars 1685 Louis XIV promulgue le « Code Noir » qui indique que l’esclave noir est déclaré « meuble », ce qui l’assimile à un objet ou une marchandise qui peut être vendue (même aux enchères) ou transmise en héritage.

C’est au XVIII° siècle que la traite en France atteint son apogée : des navires négriers français se rendent en Afrique pour y charger leur cargaison de « bois d’ébène » contre la cargaison « de traite », marchandises servant à acheter les esclaves. Les navires se dirigent ensuite vers les Antilles pour y revendre leur « marchandise » humaine et, au retour, ils sont chargés de sucre, de café, de cacao, de tabac,… autant de produits qui alimentent l’Europe.

Un commerce prospère pour la France mais à quel prix… il semblerait qu’entre 1676 et 1800 la France ait déporté aux seules Antilles un million d’esclaves ! L’esclavagisme est pourtant déjà dénoncé, en particulier dans l’Europe des Lumières, par Montesquieu en 1748 dans « De l’Esprit des Lois » ou en 1759 par Voltaire dans « Candide » avec « Le Nègre de Surinam ».

La lutte contre l’esclavage ne cesse de connaître des avancées et des reculs et ce n’est qu’en 1848 qu’un décret gouvernemental abolit définitivement l’esclavage dans toutes les colonies françaises, abolition inscrite dans la Constitution Française le 4 novembre 1848.

L’esclavage, voilà un pan peu glorieux de notre Histoire. L’Histoire, l’étude et l’écriture des faits et des évènements passés, l’Histoire qui repose aussi sur une multitude de témoignages d’hommes et de femmes qui y ont pris part ou qui l’ont subie, et qui nous ont laissé leurs histoires de vie.

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