Une Vie Des Histoires – Genèse
Lors des vacances d’été Anita se rend chez sa famille et rend visite à sa tante Gina,
« pendant un été je suis allée dans ma famille et notamment j’ai vu ma tante, qui est d’ailleurs décédée depuis. Je voulais passer du temps avec elle, je ne l’avais quasiment jamais fait avant, elle vivait toute seule et n’était pas très en forme. Je lui ai dit : on va sortir tes photos et on va parler de tes souvenirs. Elle s’est prêtée au jeu avec plaisir, c’était pour elle un moment très sympa je pense, et pour moi aussi !
Je me suis retrouvée avec des photos de gens de ma famille que je ne connaissais pas, une époque qui me paraissait très ancienne. Ma tante a retracé les liens et les histoires de famille. Du coup tous ces gens qui étaient sur des photos noir et blanc ça prenait vie, l’histoire familiale ressortait à travers son discours. »
Les vacances s’achèvent, elle repart avec de très bons souvenirs mais aussi avec une idée en tête… les regrets viendront plus tard,
« dans cette période où l’on se posait pas mal de questions sur ce qu’on pourrait faire, un jour j’évoque avec Florence le fait que ça pourrait être sympa de faire avec des gens ce que j’ai fait avec ma tante et de le retranscrire, même si moi je n’ai rien gardé. Parce que finalement rencontrer des gens, les interroger c’est notre métier. »
[…] « Cela m’a bouleversée à l’époque, sur le moment j’avais conscience que j’avais vécu avec elle un moment rare mais en fait le regret que j’ai est venu plus tard. Sur le moment j’en n’avais pas conscience, je n’avais pas l’idée d’inscrire ce moment là, j’ai juste eu conscience que je vivais un moment spécial avec elle, ça oui. Cela a déclenché tout le raisonnement dont on a parlé, mais par contre ce regret c’est quelque chose qui est venu avec le temps, quand j’ai vu se formaliser Une Vie Des Histoires et que j’ai pris conscience finalement que j’avais perdu ce moment là. Cela a été un moment, même s’il a duré plusieurs heures, qui a été fugace et plus le temps passe plus mon souvenir s’estompe, je l’ai perdu à tout jamais ce moment. Ça a tenu à pas grand chose, il aurait fallu que j’ai un enregistreur et qu’après on fasse ce travail de mémoire, mais bon le temps a passé et je n’ai plus que le regret de ne pas l’avoir fait, ma tante est décédée depuis et c’est fini. Mais si avec cette idée on peut permettre à des personnes de ne pas vivre la frustration que je vis aujourd’hui – parce que je suis sûre qu’il y a plein de gens qui probablement auraient aimé fixer quelque chose de leur histoire – si on peut permettre de le faire, pour moi c’est bien au delà d’une question de business. En tout cas pour moi c’est une motivation forte. »
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